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Prairies humides de Charnay

entre Saône et Doubs

mardi 21 juillet 2009

Sortie du 5 avril à Charney Lès Chalon
Prairie fleurie
Les fritillaires émaillent la prairie de leurs fleurs en tulipe

La sortie est consacrée à la visite des prairies humides en bord de Saône. Charney se trouve entre Saône et Doubs, en Saône et Loire, au sud de Seurre. Le beau temps accompagne une douzaine d’adhérents de la Maison de la Nature.
Dès la sortie du village vers les prairies humides nous surprenons une huppe fasciées au sol, magnifique et fugace.

C’est le début du printemps, les arbres n’ont pas encore sorti toutes leurs feuilles. La cardamine des près domine le paysage floristique des praires verdoyantes. Dans les sites les plus humides elle est assortie de la ficaire fausse renoncule. Les primevères élevées (Primula elatior) et du printemps ( Primula veris) tapissent les sous bois où l’anémone sylvie (Anemone nemorosa) s’épanouit à sont tour. La renoncule auricome émaille d’or les parterres de feuilles mortes sous les arbres à peine réveillés de la torpeur hivernale.
Mais nous ne sommes pas venu pour voir uniquement cette flore vernale. Le clou du spectacle est offert par la fritillaire pintade. Elle est bien au rendez-vous, aussi bien en forêt humide que sur la prairie réchauffée au soleil. Les adhérents s’agenouillent devant la fleur emblématique. Elle est en forme de tulipe renversée, avec 6 tépales, 6 étamines, des feuilles filiformes, pendue en haut de la tige comme un lampadaire avec une lampe, parfois deux sur un même axe. Sa robe en damier rappelle le plumage de la pintade d’où son nom. Elle sort d’un bulbe aux premiers jours de printemps, dès que les eaux se sont retirées des prairies, même s’il n’y a pas eu d’inondation comme cette année. En quelques semaines les feuilles devront réaliser assez de synthèse de matière organique pour alimenter un nouveau bulbe qui portera la fleur de l’année 2010. Les graminées de la prairie ne mettront pas longtemps pour grandir et dominer les fritillaires.

Fritillaire
La robe en damier évoque la pintade

Deuxième clou du spectacle attendu c’est le courlis cendré, oiseau migrateur. Contrairement à ce qu’on pourrait croire ce n’est pas à cause d’une patte trop courte, qui ne lui permettrait de ne gratter que la moitié du corps, mais c’est qu’il vient en France pour se reproduire à chaque printemps. Il choisit des prairies humides qu’il aime arpenter en enfonçant son bec courbe profondément dans le sol pour sortir quelques vers de terre (limicole). Il est nicheur en Bourgogne, il réalise son nid dans les herbes ce qui l’expose au risque d’écrasement. Son chant est typique ; sifflement sonore montant, alarme… Son vol l’est aussi, rapide, ce qui le fit baptiser par les adhérents de « courlissimo ».

Autres oiseaux venus en cerise sur le gâteau : la bergeronnette printanière, vêtue de son plumage de fête, jaune citron dessous, dos vert grisâtre, ailes gris brunâtre avec barre alaire jaune pâle. Elle est hivernante en Afrique.
Des milans noirs passent régulièrement dans le ciel. Des chardonnerets, des verdiers, des hérons, des cygnes et des poules d’eau sur une mare.

En revenant le long de la Saône vers le village nous observons un vieil arbre mort sur lequel se perchent les cormorans, ouvrant leurs ailes comme de sinistres étendards. Les arbres qui bordent la rivière déploient leur jeunes feuilles et leurs fleurs naissantes, en tissus tendres, parfois translucides, sous un léger duvet protecteur. Nous découvrons les fleurs des ormes, en forme de samare. Nous constatons également combien l’érable negundo se montre envahissant sur les berges au point de remplacer les espèces autochtones.

Fleurs d’orme
les jeunes fleurs apparaissent dans une auréole de duvet